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Question de M. Jean-Raymond Hugonet (Essonne - Les Républicains-A) publiée le 11/04/2024

Question posée en séance publique le 10/04/2024

M. le président. La parole est à M. Jean-Raymond Hugonet, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean-Raymond Hugonet. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre, nonobstant son déplacement au Canada...

La classe politique, dans son ensemble, a exprimé sa profonde indignation et sa compassion après la mort de Shemseddine le vendredi 5 avril, à Viry-Châtillon, dans mon département de l'Essonne. La disparition tragique de cet adolescent de 15 ans, sauvagement massacré par cinq individus, dont quatre mineurs, vient malheureusement s'ajouter à une liste déjà trop longue et insupportable.

Au-delà des éternelles déclarations médiatiques, d'une fermeté de façade qui ne trompe plus personne, du gigantesque déni idéologique qui paralyse l'action publique, des sempiternelles déclarations solennelles du Président de la République jurant que « la main de l'État ne tremblera pas » et que « l'école doit rester un sanctuaire », alors qu'elle est devenue un coupe-gorge (Protestations sur les travées des groupes GEST et SER.), quelle réforme en profondeur allez-vous enfin engager, monsieur le Premier ministre, avec l'aide de votre gouvernement, pour lutter contre ce qui n'a plus rien à voir avec la fatalité ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC. - MM. Joshua Hochart et Christopher Szczurek applaudissent également.)


Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 11/04/2024

Réponse apportée en séance publique le 10/04/2024

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse.

Mme Nicole Belloubet, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse. Non, monsieur le sénateur Hugonet, l'école n'est pas un coupe-gorge ! Et je trouve gravissime que vous employiez ces mots, alors même que l'ensemble de nos équipes éducatives, de nos personnels, sont arc-boutés précisément pour que l'école reste un lieu de sécurité et de sérénité. (Applaudissements sur les travées des groupes CRCE-K, SER, GEST, RDPI et RDSE. - M. Jean-Marie Vanlerenberghe et Mme Isabelle Florennes applaudissent également. - Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) C'est en tout cas la volonté du Gouvernement, et nous nous employons à faire en sorte qu'il en soit ainsi.

Je voudrais redire la gravité, que vous avez soulignée, des instants qui nous ont réunis auprès de Shemseddine lorsque nous nous sommes rendus à Viry-Châtillon. J'étais présente au moment où la mort de cet élève a été annoncée à ses camarades. J'ai pu, aux côtés de la communauté éducative, partager leur douleur et dire l'infinie tristesse qui a saisi le collège.

Monsieur le sénateur, ce ne sont pas que des mots ! Lorsque l'on appartient à une famille, on vibre de ces sentiments et de ce ressenti, et l'on n'a qu'un désir, c'est de protéger cette famille. C'est ce que nous faisons !

Je ne répéterai pas ce que j'ai eu l'occasion de dire, ici même, à plusieurs reprises. C'est un véritable bouclier de sécurité que le Gouvernement dresse autour des établissements scolaires (Protestations sur des travées du groupe Les Républicains.) : un bouclier fondé sur les forces de l'ordre, le travail pédagogique, le respect des valeurs républicaines et l'ensemble des dispositifs de formation, de prévention, de protection juridique que nous établissons pour l'ensemble de nos personnels éducatifs.

S'y ajoutent, bien entendu, un enseignement aux valeurs de la République, un enseignement fondé sur la science, et l'ensemble des apprentissages que nous devons à nos élèves. Tous ces éléments constituent ce bouclier de sécurité que nous entendons dresser et préserver. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. - M. Bernard Fialaire applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. Jean-Raymond Hugonet, pour la réplique.

M. Jean-Raymond Hugonet. Madame la ministre, l'ouvrage collectif intitulé Les territoires perdus de la République - Antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire est paru en 2002. Les plus grands spécialistes ont posé les diagnostics depuis bien longtemps !

L'ultraviolence juvénile n'est pas le fruit du hasard. Partout, l'autorité est bafouée et l'anomie nous guette. Alors, au moment même où les piliers de notre société sont consciencieusement dynamités les uns après les autres, l'heure n'est plus aux missions flash ou à je ne sais quel autre sabir !

L'urgence commande désormais d'agir. Mais quand allez-vous enfin ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans notre pays ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC. - MM. Joshua Hochart et Christopher Szczurek applaudissent également.)

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